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29 juillet 2014 2 29 /07 /juillet /2014 16:42

... il n'y a qu'un pas ou deux.T065.jpg
C'est la gare de Tournan : il y a un siècle et demi qu'elle est là, à peine modifiée, un petit peu agrandie quand même, depuis qu'elle est devenue tête de ligne du RER E (E comme Eole : Est-ouest liaison expresse). La ligne de chemin de fer arrivant de Paris-Gare de l'Est a été ouverte aux voyageurs un jour d'hiver de 1862, avant de se voir prolongée vers Coulommiers et même au-delà. 
Dans ma vie de voyageur tournanais, deux dates marquantes :bebert-et-l-omnibus-2.jpg
En 1963 sort sur les écrans un film fort amusant d'Yves Robert : "Bébert et l'omnibus". Le personnage de Bébert (Petit Gibus) et sa famille habitent Tournan et les épisodes nous promènent jusqu'au gares de Verneuil-l'étang, Ozouer-le-Voulgis, et notre gare apparait plusieurs fois au cours du film.T067.jpg
En 1973 la ligne est électrifiée et en janvier 1974, le ministre des transports, Y. Guenna et M. Ricard, le préfet l'inaugurent.T012.jpg
Après Tournan, la voie devient unique et les rames doivent se croiser dans les gares : si l'une est en retard, l'autre doit attendre. Les voyageurs du lointain en profitent pour renifler leur voisine, à défaut de contempler un paysage connu par coeur.T014.jpg Imaginons leur satisfaction aux voyageurs et aux voyagerices !
Du côté de Paris, le coup d'oeil n'est pas mal non plus, sauf qu'au bout, c'est le turbin ! (On dit aussi taf, comme pour les clopes).T068.jpg Cette ligne de chemin de fer date du milieu du Second Empire : elle a commencer à transporter des voyageurs le 2 février 1861 et c'est une délib du Conseil Municipal en 1859 qui émet le voeu qu'une gare soit construite à cet emplacement, près du coeur de la ville, au bord d'un chemin qui deviendra la rue G. Clémenceau après la Grande Guerre. Le chemin de fer fait la fortune du quartier et de grosses maison bourgeoises se construisent près de la gare :T006
 T005.jpg T007
Si vous avez chopé un de ces affreux microbes qui prolifèrent sur les lieux de travail, ou dans un wagon parce que le train s'éternise sur la voie, à cause de la chaleur qui a tordu les rails, à cause des voleurs qui ont piqué les cables en cuivre, à cause du froid qui bloque les aiguillages, à cause d'un désespéré qui préfère aller voir ailleurs si c'est mieux, vous trouvez, à la sortie de la gare, la clinique de Tournan. Le chemin pour y arriver est balisé par un doux dingue qui aspire au retour de Louis XIV pour sauver la France de la folie dépensière des UMPistes et autres zigotos politiques :T025.jpg T058.jpg T060.jpg T061.jpg

La clinique a aussi son histoire qui remonte au second empire.
Construite et offerte à un jeune médecin tournanais pour avoir sauvé leur petite fille, la "Fondation Pereire", du nom du banquier donateur, devenue l'ADMT (association pour le développement de la médecine à Tournan) avec les Rotschild, a été un temps fermée. (Tout ça en une phrase pour faire trop court). Puis elle a été reprise, reconstruite et agrandie par le Dr Bréchet et son équipe. Et c'est tant mieux, parce que dans le coin, question hôpital, il faut aller loin.
Les anciens bâtiments sont devenus administratifs. C'est là, au premier étage, que mon père est mort, une nuit d'avril 1976.T041.jpg
On aperçoit sur l'arrière du bâtiment l'abside d'une chapelle.T020.jpg 
Les nouvelles constructions inspirent confiance, même si, au bord de la rue, les malades en pijama papotent avec leurs futurs héritiers en trimbalant leur perf'.T042.jpg
La clinique jouit d'un vaste parc arboré où personne ne se promène jamais que le jardinier qui l'entretient. Les promoteurs immobiliers le reluquent (le parc, pas le jardinier) avec convoitise et imaginent ce qu'ils feraient de toute cette verdure inutile et les automobilistes qui font la ronde autour de la clinique se demandent quelle nécessité il y a à entretenir autant d'herbe.  Quant aux cancèreux du poumon, ils préfèrent s'agglutiner près de l'entrée du parking, au milieu des voitures des visiteurs, pour fumer leur dernière clope.T047.jpg
 
Ce qui constitue le charme de la clinique de Tournan, c'est son services des urgences. C'est à deux pas de la gare. On finit par à s'y faire des amies parmi les infirmières du service. Moi, en attendant, j'y ai lu tous les magazines de la salle d'attente, à l'endroit et à l'envers.T024.jpg
 Imaginez cela : vous sortez du boulot, vous descendez du train de Paris, et hop ! on vous diagnostique une de ces saloperies qui va vous tenir sur le flanc pendant quelques jours : arrêt de travail, carence de la sécu, médocs non remboursés, c'est le jackpot ! Mais au moins, on vous remet sur pattes ! Votre patron n'attendra pas.T021.jpg 
Du côté des blocs opératoires, prospère une colonie de chats.T026.jpg
Ils attendent, je suppose, la sortie des chirurgiens qui, en partant, doivent leur balancer des petits bouts de bidoche. Pourtant ils ne sont pas bien gras. Ils font la joie d'un petit patient en attente d'examen.T037.jpg
 Il y en a un, de chat, mal peigné et spécialement méchant, qui me regarde toujours de travers.T056 (2)
Cette fois-ci il m'a fait une quenelle particulièrement haineuse ! T032.jpg 
Con de chat !

 

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commentaires

R
Bravo pour cette chronique de Tournan Gare! J'ai adoré, merci!<br /> Emouvant, poétique et plein d'humour.Encore.
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A
J'y ai appris des tas de chose, et bien rigolé ! Merci.
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