Overblog
Editer l'article Suivre ce blog Administration + Créer mon blog
10 juin 2014 2 10 /06 /juin /2014 12:00

   Nous avons laissé la DS3 chez notre amie Agrippine. Agrippine d'Aubagne est charmante et met à notre disposition dans sa remise quelques places pour nos voitures quand nous sortons à Paris. Comme elle est très centrale, on gagne l'opéra ou la rive gauche à pied, et le Louvre est au bout du quai. Ce jour-là, le ciel est à l'orage et comme disent les touristes italiens qui déambulent le long du port de l'Arsenal : Che afa fa ! BM004 Thibault, toujours impatient, me buscoule pour que nous gagnions sans tarder l'air climatiso-parfumé de l'Opéra-Bastille. Oui, avant-hier nous étions au mariage de Mary et de Jessica. Mais aujourd'hui, ce sont les divines épousailles de la danse et de la musique. C'est en effet la dernière à l'Opéra du merveilleux pestacle de ballet conçu par  le chorégraphe, Benjamin l'homme aux mille pieds. C'est à peine si Thibault me laisse le temps de ramasser sur le quai un chandelier ancien monté en lampe, qu'un peu d'huile de coude et de miror devrait rajeunir. Ouste, ouste ! Il me ouspille ! Vite ! A l'opéra ! Il tremble du désir d'y faire des photos.BM016.jpg BM016-copie-1.jpg
   Le géant noir de la sécurité de l'opéra m'interpelle et me demande si j'ai l'intention d'assommer quelqu'un avec mon chandelier, et je bredouille que non. Mais on ne sait jamais... A Paris, les fous courent les rues.BMIMG_0046.jpg
   Nous sommes en avance, profitons-en pour nous promener à l'intérieur de l'opéra, beau dedans moche dehors. Le bar est désert. Un café (on dit un nesspresssso ! Georges le Cloné est présent à tous les étages). Du sommet, la vue sur les toits de Paris peut servir de décor à l'opéra de Puccini qui est à l'affiche. On s'attend à voir glisser le long d'un gouttière un chat-huant à poil ras.BM026.jpg   BM042.jpg
   Et la place de la Bastille a toujours des allures de manège. BM020.jpg
   Une affectueuse mamy a récompensé sa petite-fille en lui offrant deux ballets : heureuse gamine qui connaitra autre chose que les girls aux plumes d'autruches plantées dans la raie du le cul de la télé !BM041.jpg
   Oui, deux oeuvres superbes sont au programme : Le Palais de Cristal (Késako ?) de Bizet et Daphnis et Chloé de Maurice Ravel. A la lecture du programme, je découvre que ce palais n'est autre que la jolie symphonie que Bizet écrivit à dix-sept ans (en ut majeur ! Primesautière !) et que Radio-classique saucissonne régulièrement en envoyant sur les ondes une rondelle ou une autre, en particulier le second mouvement, adagio, qui est si agréablement chantant. L'autre oeuvre, ah ! chef d'oeuvre absolu, c'est ce long Daphnis et Chloé de Ravel, dans sa version intégrale avec choeur. Qui n'a jamais "entendu" le jour se lever comme dans cette musique ne sait pas ce que c'est que l'éblouissement en musique ! Qui dira le chant des cordes, violons, altos et violoncelles, qui dira la beauté du choeur dans ce Lever du jour ?
   Voilà donc le programme que nous offre Benjamin Millepied.
   La chorégraphie de la symphonie de Bizet est celle imaginée par Serge Balanchine en juillet 1947. Benjamin Millepied la respecte à la lettre, l'obligation morale l'exige, et aussi les ayant-droit, mais pas de tutus blancs (bien salissants !) : Christian Lacroix, déjà habile dans l'art d'habiller les curés avec les couleurs de l'arc-en-ciel, a créé des tenues, pour les garçons comme pour les filles, qui sont un festival de couleurs, un régal pour les yeux. Voyez les photos. De décor, point.BM033.jpg
   Après l'entracte, voici venir le soleil dans la scénographie de Buren (oui, celui des colonnes au Palais Royal) : bien sûr on a droit aux sempiternelles rayures, noir et blanc, sur un grand rideau de scène et sur ce rideau un rectangle rouge orangé apparait, grandit, devient un carré, qui s'arrondit, grossit... Dois-je comprendre qu'il s'agit du char d'Apollon emporté par Lampos et Phaéton qui bondit hors de la coulisse ? Le rideau disparait : Enfin !4415120_6_3fc5_dapnis-et-chloe-cree-par-benjamin_dc9a70b536.jpg  daphnis_2.jpg
   Ballerins et ballerines s'élancent. Je ne suis pas savant dans la grammaire de la danse et l'histoire des amours des bergers et des bergères chez Longus m'est un peu indifférent. Mais cette musique qui soutient ces danseurs ! Quelle fluidité ! Quelle légèreté ! Quelle sensualité aussi ! Les vingt-trois danseurs m'ont littéralement emballé.BMIMG_0048.jpg 
   Le choeur et le chef, Philippe Jordan, sont sur scène pour recueillir leurt part de l'ovation du public :BMIMG 0078
   Et au dessus de leurs têtes pendouillent les éléments de la scénographie de Buren :BMIMG_0073.jpg

Partager cet article
Repost0

commentaires

Présentation

  • : Le blog de Alain-Henri
  • : Ma vie quotidienne, avec ses découvertes, ses lectures, ses reminiscences,ses souvenirs, sa musique, ses joies (et ses peines aussi, peut-être).
  • Contact

Recherche

Liens