Mon cher Père Noël,
Voilà un année qui s'est écoulée et, je t'assure, j'ai fait de gros efforts pour mériter que tu penses à moi. Cette année m'a comblé et rien ne me manque ni ne m'a manqué. J'ai été un peu malade et le médecin m'a bien conseillé et bien soigné. Ensuite le chirurgien m'a bien opéré et je suis tranquille pour trois ans, m'a-t-il dit. Maintenant, je voudrais que tu m'apportes quelque chose d'extraordinaire, encore plus extraordinaire que la voix de Philippe Jaroussky ou que celle de Cecilia Bartoli. Quelque chose de plus encourageant qu'un bon livre du professeur Laborit. Quelque chose qui me tiendrait compagnie toute la journée et qui me consolerait des petites misères que me font mes ennemis. Quelque chose comme quoi ? dis-tu. Eh bien quelque chose de pas banal, quelque chose qu'on ne trouve pas chez les marchands de cadeaux, quelque chose qui n'existe que dans mon imagination et aussi dans la tienne, bien sûr, quelque chose d'étonnant comme une grande fourmi de deux mètres cinquante qui me jouerait du saxophone, par exemple, quand j'ai le blues. Tu vois, c'est pas commun. Si tu as ça dans ta hotte, c'est pour moi. Ne cherche pas.
Gros bisous, cher Père Noël, Al.