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2 novembre 2013 6 02 /11 /novembre /2013 23:49

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   Samedi soir à la Comédie Saint Michel, rendez-vous avec la Cantatrice Chauve ! On la cherche encore, la cantatrice, et elle est introuvable, chauve ou pas ; blonde peut-être ? Par contre, Thibault et moi avons trouvé là un pestacle follement drôle ! img005.jpg
   Eugène Ionesco, je l'avais découvert, vous n'étiez pas encore nés, en 1962, quand Jean-Louis Barrault mettait en scène et interprétait Rhinocéros à l'Odéon. Ionesco n'était pas encore "de l'Académie Française". La pièce dénonçait les totalitarismes.
   La cantatrice Chauve est sa première oeuvre. On en connait la genèse. Ionesco, qui veut apprendre l'anglais (il est de père roumain et de mère française), achète un manuel de conversation de la méthode Assimil. Toute cette accumulation de phrases toutes faites, creuses et incohérentes, vides de sens logique, complètement gratuites, destinées à alimenter une conversation, l'amusent et il en fait en 1950 une pièce qui n'a au départ qu'un succès médiocre. Pourquoi la "cantatrice" ? Pourquoi "chauve" ? Le titre aurait été trouvé involontairement par le comédien qui jouait le rôle du capitaine des pompiers (Il fait le tour des maisons pour voir s'il n'y aurait pas, par hasard, un incendie à éteindre !) L'acteur aurait buté sur le texte et dit "la cantatrice chauve" au lieu de "l'institutrice blonde" en racontant un de ses histoires. Le titre, aussi absurde que la pièce elle-même, était trouvé et Ionesco l'adopta aussitôt. Bien sûr, nulle cantatrice dans ce pestacle.
   Les comédiens de la compagnie Les Polycandres sont prodigieux dans leur entreprise de démolition du langage des personnages, complètement mis en pièces avec une mise en scène et un jeu désopilants qui va en s'accélérant jusqu'au bouquet final où les mots, vidés de leur sens, fusent comme un feu d'artifice.
   La pièce se déroule dans la banlieue de Londres où les Smith reçoivent les Martin. Il y a un soubrette, au service des Smith, vêtue en tout et pour tout de bas à résilles et d'un tablier blanc qui sert surtout de cache-sexe : elle pimente fort drôlement une soirée où la conversation tourne en rond, de banalités et lieux communs jusqu'à l'arrivée du capitaine des pompiers et de ses histoires nulles !
   Dans un essai paru douze ans plus tard (Discours sur l'avant-garde), Ionesco, qui dénonce le manque de liberté et d'humour du théâtre, obligé à l'optimisme et à l'espoir obligatoires, s'explique de sa démarche : "...on appelle quelquefois l'absurde ce qui n'est que la dénonciation du caractère dérisoire d'un langage vidé de sa substance, stérile, fait de clichés et de slogans ; d'une action théâtrale connue d'avance."
   
Vous souhaitez être surpris, désarçonné ? Rire aux éclats ? La Cantarice Chauve vous attend à la Comédie Saint-Michel, 95, boulevard Saint-Michel à Paris le mercredi et le samedi à 20 heures (Réservations : 01.55.42.92.97)

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2 novembre 2013 6 02 /11 /novembre /2013 23:34

Au Salon du Chocolat, sur le stand de R. Rémy,
en compagnie d'Angélique et de Sébastien.R-2008.jpg Macarons, macaroni : cousins ?R-2009.jpg Angélique sait.R-2013.jpg Sébastien, historien et chercheur, sans son armure médiévale, R-2015.jpg
mais avec sa veste de cacaoyer(ou de chocolatier, je sais plus) !

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2 novembre 2013 6 02 /11 /novembre /2013 23:07

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Le marché aux champs, c'est fini... jusqu'au printemps. La ferme du Grand Loribeau, de l'autre côté de la route, accueillait aujourd'hui ses derniers visiteurs de 2013.R-004-copie-2.jpg
Vite, il faut faire provision de choux, Thibault sait choisir (les deux, un euro !),R-017-copie-3.jpg
de pommes, Thibault sait cueillir (Un euro le kilo),R-009-copie-2.jpg
de potimarrons pour faire des potipotages, etc, etc.
On reviendra cueillir des fraises en 2014 sans se casser les reins.R-014-copie-2.jpg
Jusque là, les hommes vont travailler la terre.R-011-copie-5.jpg
De retour en notre chaste demeure...R-2001.jpg

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1 novembre 2013 5 01 /11 /novembre /2013 06:55

   Cherche-t-on le Paradis ? Selon les uns ou les autres, on trouve le jardin d'Eden, des vierges éternelles sur des coussins verts, ou des anges asexués chantant du Bach. Le paradis, ce n'est pas ça du tout. Le paradis, c'est à Paris et il s'appelle le Salon du Chocolat. Voilà qui est dit. Suivez le guide.
Nous sommes à la Porte de Versailles.R-011-copie-4.jpg 
Le chocolat y est sous toutes ses formes, présent partout : en brut, en tablettes, en fontaines et même en avion.
R 012-copie-2 R-1009.jpg R-1008.jpg R-1010.jpg
Au paradis trône Dieu le Père : ici, il se fait appeler Pierre Hermé et signe des autographes pour les fétichistes.R-1025.jpg
Son évangile est proclamé.R-1023.jpg
Des anges, ceux-ci de chez Fréderic Cassel à Fontainebleau (Seine-et-Marne !), vous accueillent en souriant.R-1004-copie-1.jpg 
A la chandelle, chez Ladurée, des nourritures exquises vous sont offertes.
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On trouve des friandises nouvelles aux noms inconnus : gingembrette, tout ça... R-1034.jpg 
Les élus communient pieusement :R-11005.jpg
Et puis, à un certain endroit de ce paradis, un ange, fort bien nommé Angélique, vous emballe des morceaux de paradis que vous pourrez rapporter sur terre. R-1046.jpg 
Ce que je fis.R-1054.jpg
Elle est en compagnie du plus beau saint du paradis, habituellement représenté à poil dans les peintures, mais ici il a une jolie veste aux boutons orange : c'est Saint Sébastien.R-1047.jpg 
Ils sont là chez Romuald Rémy, le compagnon de l'ange pré-cité, Maître Artisan Chocolatier à Issoire (Puy-de-Dôme), qui aligne aussi ses macarons comme un général ses soldats à la bataille du goût. Il a été reconnu par Gault et Millau comme parmi les meilleurs de France.R-1042.jpg
Ses chocolats sont royaux, à la feuille d'or, comme à Versailles, chez Louis quatorze. R-1044.jpg
La visite vous a plu ? Vite ! Dimanche, c'est fini, on remballe !img004.jpg

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31 octobre 2013 4 31 /10 /octobre /2013 11:04

   Dans le grouillant quartier de Montparnasse, il y a la grouillante rue Notre-Dame des Champs, qui abrite un lieu particulièrement grouillant : c'est le Lucernaire.R-108.jpg 
   Le Lucernaire, théâtres (oui, avec une S), cinémas, galerie, bar, troquet sympa, librairie, oui, tout ça à la fois ! Grouillez-vous de le découvrir si, pauvre péquenot, vous l'ignoriez encore !
   On y donne le soir à 20 heures une comédie de Molière : rappelez-vous, vous aviez onze ans, c'était en sixième, cette farce, oui ! C'est ça, Le Médecin malgré lui ! Nous sommes à Los Angeles en 1990. Géronte est un maffieux qui veut marier sa fille Lucinde, une godiche aux allures de Paris Hilton. Elle est amoureuse de Léandre, un benêt à lunettes rondes et noeud papillon sur une chemisette à carreaux. Jacqueline, la nourrice et Lucas son mari sont des mexicains, des chicanos. Valère ne se déplace qu'armé jusqu'aux dents. Ce pauvre Sganarelle est marié à une harpie qui picole. Lui-même sniffe et s'envoie tout ce qui traine ! C'est désopilant ! Le texte de Jean-Baptiste Poquelin, dit Molière, est respecté à la virgule près. Tout cela est ponctué de musiques qui tirent elles-aussi des éclats de rire aux (télé)spectateurs, vu qu'elles sortent des meilleures séries américaines. Ah oui, ce pestacle désopile !img003.jpg 
Thibault et moi nous disons : "Encore ! encore ! Une autre ! Une autre pièce comme ça, qu'on se dérouille les côtelettes !"


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30 octobre 2013 3 30 /10 /octobre /2013 23:36

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   Oui, voilà un mec qui aime les bonnes femmes à poil, mais pas que... Pas de la petite caille, de la grosse dinde ou de la vieille poule, non non non !  On ne va pas encore me reprocher d'être misogyne : à tous les étages, ce sont d'appétissantes créatures tariffées, des lesbiennes enamourées, des femmes trompeuses de maris cocufiés, d'opulentes matrones aux corsages généreux. Sacré Félix Vallotton !
Autoportrait à vingt ans :
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   Mais entre nous, si Félix s'était appelé Felicia, est-ce qu'on aurait eu cette accumulation de culs, de cuisses, de fesses, ces chairs dodues qui débordent et s'offrent, ces coussinets, ces bourelets, ces rondeurs, ces seins tendus vers la caresse ? Et est-ce que par hasard Félicia nous aurait imposé des militaires moustachus aux pectoraux d'acier, des hercules de foire aux biscoteaux bandés, des lutteurs musculeux en tenue d'Adam et même des éphèbes à la fraîche nudité ? Non, certainement non.
   Avec cela, l'exposition est mal foutue et au lieu de l'ordre chronologique, qui aurait accompagné l'artiste au long de sa vie, dans son évolution, au gré des nouvelles techniques, de sa révélation de la photo avec son kodak, des influences des  peintres contemporains, des découvertes de nouveaux lieux, de nouveaux paysages, on nous impose une expo thématique, d'abord les bonhommes en costards, puis les intérieurs petits bourgeois, puis les amours furtives entre deux portes, les femmes, les femmes, les femmes... A la fin, ça lasse, ça saoule. Et pourtant que de beauté !
   Je répète ce que je disais pour l'expo Braque : cours-y vite ! Cours-y vite ! D'ailleurs, c'est la porte à côté au Grand Palais, et là il n'y a pas de queue (je veux dire de file d'attente). Pour vous allécher, voici quelques photos prises par Thibault. R-011-copie-3.jpg 
Madame Vallotton :R-013-copie-2.jpg R-015-copie-2.jpg
Femme sur canapé : R-016-copie-3.jpg
Ne pensez-vous pas à Ingres ? R-017-copie-2.jpg 
N'est-il pas assez libidineux, ce perroquet ?R-019.jpg
Voici bien le tableau qui fait parler ! Que n'imagine-t-on pas sur cette petite main gantée de blanc ? 
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Rue de Marseille :R-060.jpg
Beaucoup de xilographies aussi : R-071.jpg 
Oh, cette main qui s'égare ! R-072.jpg 
Le promeneur devant les tableaux d'une exposition :R-033-copie-1.jpg

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28 octobre 2013 1 28 /10 /octobre /2013 08:45

   En cette saison, presque chaque jour, dans la plaine et les bois qui environnent ma maison, ça canarde. Des messieurs en battle-dress tirent la volaille qu'une camionnette est venue lacher dans l'herbe humide du petit matin. C'est à peine si les oiseaux s'échappent. Ils se laissent mitrailler à bout portant, étonnés qu'on les tue alors qu'hier encore on les nourissait. C'est la chasse. Les hommes ont payé un droit. On leur a laissé dans les champs quelques rangs de maïs, ici ou là, après la moisson. Ca permet de jouer à cache-cache.
   Giuseppe Tomasi di Lampedusa, dans son roman Le Guépard, raconte la chasse du Prince Fabrizio Salina, venu de Palerme passer la fin de l'été dans son palais de Donnafugata. Le prince est en compagnie de son compagnon de chasse, l'organiste de la cathédrale, don Ciccio Tumeo, qui veille aussi sur ses chiens. (Au cinéma, le prince, c'est Burt Lancaster, l'organiste, c'est Serge Reggiani).
   Voici le texte :

"... Quelques minutes plus tard, un petit derrière beige fila entre les herbes, deux coups de feu presque simultanés mirent fin à l'attente silencieuse ; et Arguto déposa aux pieds du Prince une bestiole agonisante.
   C'était un lapin des champs ; sa discrète casaque couleur de glaise n'avait pas réussi à le sauver. D'horribles éclats lui avaient lacéré le museau et la poitrine. Deux grands yeux noirs, rapidement envahis par une brume glauque, regardaient sans reproche don Fabrice ; ils étaient pleins d'une douleur étonnée devant l'ordre des choses. Les oreilles veloutées étaient déjà presque froides, les vigoureuses petites pattes se contractaient rythmiquement, symbole par delà la mort d'une fuite inutile : l'animal, comme tant d'hommes, mourait torturé par l'anxieuse espérance du salut, imaginant pouvoir s'en tirer encore quand il était déjà perdu. Tandis que les doigts attendris du Prince caressaient le pauvre museau, la petite bête eut un frémissement et mourut ; mais don Fabrice et don Ciccio avaient eu leur passe-temps ; le premier, même, avait ajouté au plaisir de tuer le plaisir rassurant de compatir."
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27 octobre 2013 7 27 /10 /octobre /2013 08:04

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   Trois queues, je veux dire trois files d'attente ce jour-là, au Grand Palais. Ne te trompe pas : moi, je me suis trompé. Attiré par le tapis rouge, fasciné par les glands et les pompons, rassuré par des malabars en costards à boutons dorés, j'ai failli me faire proprement jeter comme un malpropre par une escouade chargée de sélectionner les Vi-Haïe-Pies de la FIAC (Pouac ! Fric ! Beurk !) Braque ? ...les autres files ! Heureusement, Thibault et moi avions nos cartes coupe-file : point d'attente.R-1.jpg
   Sa Sainteté Télérama m'avait mis "l'acquolina in bocca" avec un bel article, bien documenté, sur cette fantastique expo (pensez ! 250 toiles !), qui nous conduit pas à pas des premières oeuvres du fauvisme en 1906-1907, à travers le cubisme et les papiers collés, jusqu'au début des années soixante.R-010.jpg R-011-copie-2.jpg R-008-copie-1.jpg R-006-copie-3.jpg 013.JPG 021.JPG 081.JPG
     Cette exposition dure jusqu'au début janvier 2014 : cours-y vite, cours-y vite ! 084.JPG 

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26 octobre 2013 6 26 /10 /octobre /2013 10:36

   Vraiement, c'est un menu parfait qui nous a été offert hier soir à Pleyel. A la russe ! De l'entrée au dessert, nous nous sommes régalés, sauf que le dessert est arrivé avant le plat de résistance, si l'on peut dire. J'expliquerai.R-001-copie-2.jpg
   Pour une fois, Thibault et moi, nous n'étions pas dans la salle, mais dans les cuisines, c'est à dire à l'arrière-scène. Cela veut dire que le chef, sans toque bien sûr et tout en noir, nous fait face et que nous sommess aux premières loges pour suivre les instructions qu'il transmet à sa brigade. Le chef de partie, celui des cordes, donne le la et tous les premiers commis, et les commis aussi, s'accordent pour que l'harmonie soit parfaite.
   Le chef Paavo Järvi nous propose en hors d'oeuvre une "ouverture", légère, pétillante et endiablée, c'est Russlan et Ludmilla de Glinka. Puis une entrée chaude, à la russe : c'est le concerto n°1 de Tchaïkovski. Il ouvre sur les cors, des cuivres, en cuisine, il y a beaucoup de cuivre. Yefim Bronfman est au piano, c'est le cas de le dire. Alors là, ça y va : virtuosité et mélodie ! Le velouté des cordes épicé des réponses, trait pour trait, du clavier... Une vieille dame, assise près de nous, est dans les béatitudes. L'enthousiasme des convives, du public veux-je dire, est tel qu'il réclame à grands cris tout de suite le dessert. Bronfman nous offre une crème savouricieuse et puis une chouquette, un peu moins digeste : je n'en dis pas plus, je n'ai pas reconnu ces deux gâteries.R-003-copie-2.jpg
   Après c'est le trou, j'allais dire normand, non russe : l'entracte. Les rupins se rincent la dalle au champ', Thibault a bu un caco-calo où j'ai à peine humecté mes papilles.
   Et enfin arive le plat de résistance : toute la brigade s'y met, on a même embauché des extras, une minouchette qui va bien finir par périr écrasée sous sa harpe ! R 006-copie-2
   C'est la symphonie n°5 de Prokofiev, 45 minutes de grand théâtre, de grans spectacle : les cuivres encore y sont en première ligne, et quand ils s'apaisent c'est pour laisser se murmurer à notre oreille des douceurs inattendues. C'est beau.R-002.jpg
   De retour à la maison, je me jette sur mon ordinateur pour commander l'intégrale des symphonies par Valery Gergiev. Merveilleuse Chaumière à musique, alias Melomania, mon magasin préféré : je trouve le coffret à la moitié du prix du commerce !

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26 octobre 2013 6 26 /10 /octobre /2013 09:09

   Images de la moisson, en face de ma maison, au XXIè siècle !
Dans mon enfance, c'était les années cinquante en Aveyron, Monsieur Albouy attelait sa jument aveugle à la faucheuse et l'on rentrait le maïs sur un char tiré par une paire de boeufs. Aujourd'hui, six rangs d'épis sont dévorés ensemble par la machine, et puis c'est la noria des conteneurs : le camion peine à suivre le débit de la moissonneuse.R-013-copie-1.jpg  R-001-copie-1.jpg R-012-copie-1.jpg

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