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14 février 2014 5 14 /02 /février /2014 18:24

   Le gamin porte déjà celle qui sera sa tenue d'adulte préférée : le veston sport de tweed à martingale, aux revers surpiqués, la cravate unie mollement nouée sur une chemise anglaise à petits carreaux. La raie sur le côté lui donne un air d'enfant sage mais on lui répète comme un reproche qu'il a "la mèche à Hitler". Il ne sait pas qui est Hitler. Il se tient droit et regarde fixement l'objectif comme on le lui a ordonné : il est obéissant. Il ne sourit pas. Il ne laisse rien paraître des tumultes qui déjà bouleversent son coeur. On lui a appris que les démonstrations sont mal venues. D'ailleurs on n'y répondrait pas. Il ne sait pas encore combien il faut se méfier des autres. On a farci sa jeune tête d'histoires à dormir debout qui le terrifient et qui l'empèchent de voir qu'on l'abuse et que le mensonge est partout. J'avais huit ans.
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14 février 2014 5 14 /02 /février /2014 18:15

C'est devant la maison, en fin d'après-midi.

 

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8 février 2014 6 08 /02 /février /2014 12:35

   Rp001.jpgDéclaration d'amour à un poulet : "Mon poulet, je t'aime !"
Oui, je t'aime, j'aime tes cuisses, j'aime tes suprèmes, j'aime ta carcasse que je nettoie à la pointe de mon laguiole. Aujourd'hui, mon poulet labellisé, je t'aime à la crème. J'ai coupé tes cuisses en deux, j'ai épluché un bel oignon, de l'ail
. J'ai nettoyé de beaux champignons de Paris venus de Hollande, et je les ai coupés en huit. J'ai fait dorer ta viande dans ma cocotte en fonte (Une cocotte pour un poulet, quoi de mieux ?), puis j'ai fait revenir l'oignon et l'ail, jusqu'à transparence. J'ai salé et poivré. J'ai déglacé d'un verre d'edelzwicker pas cher et parfumé, j'ai mis une pincée d'herbes de Provence importées du Brésil et un peu de persil haché et surgelé de Pologne. J'ai ensuite ajouté les champignons revenus au beurre et leur eau de cuisson parfumée. J'ai vidé une petite briquette de crème liquide de Normandie, et j'ai laissé mijoté tout ça à petit feu jusqu'à cuisson complète. Rp002.jpg
A la fin, j'ai rectifié mon assaisonnement (en sel !) et je me suis pas emmerdé pour la liaison : un peu de fécule. Garniture ? Des pâtes (alsaciennes aux oeufs, pas des italiennes fabriquées à Marseille) pour bien saucer. On a bu la bouteille d'Edelzwicker.Rp003 Rp006.jpg 

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4 février 2014 2 04 /02 /février /2014 17:57

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Oui, bon comme le pain de Mme Garnier à La Houssaye.

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2 février 2014 7 02 /02 /février /2014 18:15

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   Mais qu'est-ce que je fais-je ce dimanche 2 février dans le métro parisien ? J'ai entendu dans le poste que N. Chorizo-Mauricette y trouvait des moments de grâce. Eh bien moi, ce  que j'y trouve, ce sont des éclairs de beauté : la faïence des affiches publicitaires, pas mal non ? On en mettrait bien dans sa cuisine et dans sa salle de bain. Et des bouches de station en perles ? Les petites filles en rêvent (et même peut-être des petits garçons). R-Anti2.jpg
   Je scrute autour de moi les voyageurs et les voyagrices, surtout ceux qui ont des mioches : n'iraient-ils pas à La Manip Pour Tous ? LMPT ! Elle aime péter ! Je voudrais leur dire : oui, je suis avec vous. Oui, je suis contre le mariage, qui discrimine fiscalement les célibataires, oui, je suis contre les allocs qui stigmatisent les vierges et les puceaux, oui, je suis contre les congés parentaux qui excluent les femmes ménopausées, oui, je suis contre la branlette qui rend sourd (la preuve : Beethoven) et qui oblige de jeunes manifestants à brailler comme des vieillards dans des mégaphones pour communiquer, oui, je suis contre ces théories de gendres qui arrachent les filles à leurs papas, oui, je suis contre les impôts qui nuisent à la popularité de la gauche. Je suis un anti ! (pas un nanti, hein). Voilà. Je suis contre tout. Mais je suis pour Antigone. Hein ? Quoi ?
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        C'est à la Comédie Française. J'ai rendez-vous avec Antigone, et je ne suis pas le seul. Les professeurs accompagnent leurs élèves. Un dimanche après-midi. Il y a donc mieux à faire que d'aller à la manip pour tous.
   Antigone, vous savez cette jeune fille née des amours fatales et monstueuses d'une dame d'un certain âge et d'un tout jeune homme, Jocaste et Oedipe, la mère et le fils. C'est pas commun comme filiation, quand même. Il paraît qu'on en parle  jusque dans la manif, de filiation. La Comédie Française monte enfin cette tragédie de Jean Anouilh.
   L'histoire nous est connue, depuis Sophocle. Elle reste éternelle. Anouilh l'actualise, si peu, dans le quotidien de la France de l'occupation, en 1944. Antigone, c'est la petite dernière d'une fratrie de quatre, deux garçons, Etéocle et Polynice, et deux  filles, Ismène et Antigone, issus tous les quatre de leur mère Jocaste et de leur demi-frère Oedipe. Je sais c'est pas simple. Madame Jocaste était mariée avec Monsieur Laïos. Leur fils, Oedipe, coup fatal du destin et malédiction de l'oracle, tue son père et épouse sa mère. Oedipe succède sur le trône de Thèbes à Laïos jusqu'à ce que le meurtre du père et l'inceste avec la mère ayant été connus, il se crève les yeux et laisse le pouvoir à ses deux fils, Etéocle et Polynice, qui doivent régner en alternance chaque année. Ces deux-là, devenus rivaux, s'entretuent. C'est la guerre des Sept contre Thèbes. Le frère de Jocaste, Créon, devient roi, donne une sépulture à Etéocle et laisse la dépouille de Polynice pourrir au soleil. C'est là que commence la pièce d'Anouilh. Antigone s'oppose à la loi et inhume symboliquement son frère. Elle mérite la mort. Toute la pièce est sa marche consciente vers cette mort, malgré sa jeunesse et l'amour qu'elle porte au fils de Créon, Hémon.
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Photo Cosimo Mirco Magliocca
   La pièce, dans la mise en scène à la Comédie Française, est une tragédie qui se situe au niveau politique. La grande scène où Créon, humain mais inflexible, est confronté à Antigone, douloureusement arc-bouté sur son droit,  est poignante. Créon est joué par un comédien à la haute stature, déchiré entre la loi qu'il impose et sa tendresse pour la jeune fille aimée de son fils : c'est Bruno Raffaelli. Et Antigone, farouche, sûre d'elle, opposée à la loi inhumaine et oppressive, c'est Françoise Gillard. Ces deux-là m'ont tiré des larmes. La mise en scène, sobre, se déroule devant une muraille percée de trois hautes portes qui évoquent le palais de Thèbes. Et quand elles s'ouvrent et se ferment, on entend résonner dans tout le théâtre les lourds battants de bronze : cela vous donne le frisson. Lors de la scène finale, lorsqu'on apprend que le jeune Hémon s'est transpercé de son épée auprès de son aimée Antigone, le mur du palais qui glisse lentement vers les spectateurs semble vouloir les écraser sous le poids de la loi inflexible.
   Vous dirai-je que j'ai aimé ? J'avais payé pour voir ce spectacle qui m'a tiré des larmes, je n'ai pas regretté mon argent.
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21 janvier 2014 2 21 /01 /janvier /2014 10:27

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   Hier soir, à Paris, au Théâtre du Châtelet, la Pietra del Paragone de Rossini. RPR007.jpg Rossini, tout le monde connait, cet opéra de jeunesse peut-être moins : c'est cette musique affolante de gaité qui vous fait gigoter pendant toute la représentation, qui vous recharge les batteries pour longtemps et vous fait paraître dérisoires les petites misères de la vie. On est prêt à faire des bisous à sa pire ennemie, même et surtout si elle est vieille et moche, et on enverrait bien de grandes claques dans le dos à son connard de mari. On sort du théâtre en sautillant, en battant la mesure et en chantonnant "missipipi" !RPR004.jpg
   Ce lundi, c'était la Première. Thibault, toujours lui, nous avait dégoté d'excellentes places à l'orchestre. Les mémés, échevelées, livides, avaient leur peau de bête, et les messieurs leur kiki serré dans leur ficelles bariolées. Nous, sobrement, en noir. RPR002 
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   Je ne vous raconterai pas l'intrigue de cet opéra, c'est tellement embrouillé et il y a tellement de personnages qu'on ne sait plus qui aime qui, qui veut épouser qui, qui trompe qui, qui est le plus malin... Travestissements, déguisements, rebondissements ! A la fin ? Tout est bien qui finit bien, les vilains hypocrites sont pardonnés et l'amour triomphe.
   C'est la mise en scène qui nous a époustouflés : le spectacle se déroule à deux niveaux : sur la scène, chanteurs, mime, figurants, choristes évoluent sur un fond bleu, sans aucun décor. A droite et à gauche d'iceux, sortant de la coulisse côté cour et côté jardin, apparaissent, manipulés par des aides, des décors-miniatures, nombreux et variés, tels qu'aucun théâtre ne pourrait en offrir de semblables, d'une extrème précision, sur des praticables roulants de deux mètres de long environ. Au deuxième niveau, six immenses écrans vidéo, remplissant toute l'ouverture de la scène, offrent l'image grandeur nature des maquettes filmées par de minuscules caméras et l'image des personnages vivants s'y incrustent avec un réalisme bluffant. Des caches bleus, disposés sur la scène occultent certaines parties et quand les chanteurs se déplacent, on a l'illusion d'un immense décor en trois dimensions, avec des arbres feuillus qui s'agitent  au vent, des portes qu'on franchit, des oculi où des têtes apparaissent. Ces vidéo-incrustations sont l'occasion de gags qui déchainent l'hilarité. Une balle de tennis, tenue à bout de bras par un opérateur dissimulé dans une combinaison bleue, invisible sur l'écran mais en chair et en os sur scène, va d'une raquette à l'autre en virevoltant, le cuisinier fait sauter une crèpe qui fait des loopings et des acrobaties dans le décor avant de venir se reposer doucement dans la poêle ! Un acrobate semble évoluer dans un aquarium où de vrais poissons rouges, véritablement vivants, ont la taille de requins, et dans un paysage de ruines des rats gris à longue queue, grands comme des veaux, se promènent au milieu des chanteurs ! Apparait un parc avec une piscine . . . et les chanteurs en maillots sortent de l'eau, quand ils ne piétinent pas dans un gigantesque assiette de spaghetti ! Tous ces jeux se déroulent sur la musique endiablée de Rossini, la voix des chanteurs passent merveilleusement sans micro dans cette salle à l'excellente acoustique. L'orchestre est mené tambour battant avec précision, légèreté et humour par Jean-Christophe Spinosi, que nous avions déjà entendu dans ce répertoire. Le bonheur du spectateur est total. On rit aux éclats, même les gendarmes, à la cascade de gags et en même temps on baigne dans l'enchantement de la musique. Pouvait-on rêver plus merveilleuse soirée ? Courez-y vite, c'est jusqu'à la fin du mois.R-Pietra-del-Paragone.jpg

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20 janvier 2014 1 20 /01 /janvier /2014 11:36

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   Dans mon travail de secrétaire du Cercle Historique Fontenaisien, je suis bien aidé par la chatte de la maison.
   Elle me montre comment me reposer alors que je viens de finir la rédaction de plusieurs pages sur l'histoire du château du duc d'Epernon, condamné à une ruine définitive.R-013-copie-1.jpg

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19 janvier 2014 7 19 /01 /janvier /2014 08:33

   R001 (2)RMonsieur le Maire, je dois dire notre bon maire, a réuni le village et les huiles environnantes, dans notre grande et belle salle communale, La Grange. Il nous a présenté ses voeux et brosser un portrait de notre avenir communal(Assistance souriante, bienveillante et reconnaissante).R018R.jpg
Puis il a donné la parole à deux élus de droite, qui n'ont pas manqué de critiquer le gouvernement (Mouvements divers).
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Enfin il a félicité et récompensé les jeunes du village qui avaient obtenu le bac en 2013 (Applaudissements nourris).R032R.jpg
   Pour que la fête soit complète, Annick, la femme de M. le Maire, nous avait préparé un savoureux buffet, bien arrosé. Je me suis régalé d'éclairs au chocolat et au café, et de macarons multicolores. A cette occasion nous avons lancé la mode du printemps 2014 aux Chapelles-Bourbon : les carreaux.R044R.jpg 
Photo Emma

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18 janvier 2014 6 18 /01 /janvier /2014 05:37

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Après que des JUGES de Reims se sont opposés à des MEDECINS humanistes

sur le maintien en VIE contre sa volonté d'un homme qui souhaitait sa MORT dans un état sans espoir
j'en appelle au POETE qui écrit ces vers :

[...]Je te salue, heureuse et profitable Mort,
Des extrèmes douleurs médecin et confort !
Quand mon heure viendra, Déesse, je te prie !
Ne me laisse longtemps languir en maladie,
Tourmenté dans un lit. Mais puisqu'il faut mourir,
Donne-moi que soudain je te puisse encourir...

                        RONSARD, Hymne à la mort, 1555

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17 janvier 2014 5 17 /01 /janvier /2014 10:45

Navigation de nuit...R1001.jpg

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